# 004 - Explorer la complexité sans écran, mais avec les mains

Nous vivons à une époque où chaque problème semble lié à dix autres.

- Le changement climatique déclenche des migrations.
- Les migrations alimentent l'instabilité politique.
- L'instabilité politique perturbe les économies, les technologies et les identités.

C'est cela la complexité : un monde où les causes et les effets ne sont plus linéaires, où les boucles de rétroaction se multiplient, où l'incertitude est constante et où le contrôle est une illusion. Dans ce monde, les réponses simples ne fonctionnent plus et l'expertise isolée ne mène plus.

Et pourtant, la plupart des outils de prise de décision continuent de traiter l'avenir comme une feuille de calcul.

Linéaire, rationnel, stérile.

Mais la complexité n'est pas seulement un casse-tête technique.

Elle est émotionnelle. Elle est politique. Elle est humaine.

Et c'est là que les jeux sérieux - de plateau - excellent.

Chez Gaming the Future (GTF), nous utilisons le jeu analogique pour donner vie à la pensée systémique. Sur une table de jeu, les forces abstraites deviennent tangibles. Les parties prenantes acquièrent des visages. Les conséquences deviennent visibles, non seulement par la logique, mais aussi par l'expérience.

Nous n'avons pas besoin d'écrans pour modéliser la complexité.

Nous avons besoin de structure, de narration et d'engagement.

Les jeux de plateau nous permettent de tout simuler, des réalignements géopolitiques à la pénurie de ressources, de l'éclatement de la communauté à l'innovation coopérative. Le fait de déplacer des jetons, de négocier des alliances et d'adapter des stratégies donne aux joueurs un sens viscéral des systèmes en mouvement et de leur propre action au sein de ces systèmes.

Et contrairement aux modèles numériques, la table invite au dialogue. Elle crée un espace pour la lenteur, la nuance, l'ambiguïté, pour se demander « et si... » sans se précipiter vers une solution.

C'est pourquoi nous concevons les jeux sérieux de manière à ce qu'ils soient physiques, coprésents et cocréés.

Car lorsque la complexité est mise sur la table, les gens ne se contentent pas de la comprendre.

- Ils la ressentent.
- Ils se l'approprient.
- Ils la changent.

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